13 novembre 2023 – Équiterre, la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ), la Coopérative pour l’Agriculture de Proximité Écologique (CAPÉ), Protec-Terre et Vivre en Ville joignent leur forces et lancent l’Alliance SaluTERRE dans le but de protéger les terres et les activités agricoles du Québec des nombreuses menaces qui mettent en danger notre autonomie et notre sécurité alimentaires: un enjeu qui préoccupe aussi grandement la population, selon un récent sondage Léger.
«Nos terres cultivables disparaissent sous le béton au nom du développement industriel ou de l’étalement urbain. Résultat? On perd une ressource stratégique rare et non renouvelable dont la fonction essentielle est de nous nourrir.»
-Les membres de l’Alliance
Depuis 1998, ce développement a amputé 57 000 hectares à la zone agricole, un déficit équivalent à 40 patinoires de hockey par jour. Un non sens quand on sait qu’à peine 2 % de nos terres sont cultivables, comparativement à 58 % pour la France et 45 % pour les États-Unis.
74 % de la population inquiète pour le territoire agricole
Cette inquiétude est d’ailleurs partagée par une majorité de Québécois et Québécoises, selon un sondage Léger mené du 28 septembre au 2 octobre 2023 auprès de 1 006 répondants.
74 % d’entre eux considèrent qu’il est urgent d’intervenir afin d’assurer la protection des terres agricoles convoitées pour le développement résidentiel et industriel.
D’ailleurs, 69 % croient qu’il faut freiner l’étalement urbain en favorisant la construction dans les zones déjà habitées : une solution reconnue pour limiter l’érosion du territoire agricole.
L’accès aux terres: un enjeu prioritaire
L’Alliance SaluTERRE aura comme objectifs d’améliorer la santé des sols agricoles en respect des écosystèmes, de préserver leur fonction nourricière et, finalement, d’assurer leur accessibilité pour une relève agricole diversifiée afin de permettre la vitalité des activités agricoles et une occupation pérenne du territoire au bénéfice des communautés.
« La relève agricole n’a plus les moyens d’accéder aux terres, dont les prix, dix fois plus élevés qu’il y a 25 ans, continuent d’augmenter sous le poids de la spéculation, l’accaparement et l’étalement urbain. Une terre ne nous nourrit que si on la cultive. Appuyer une relève agricole forte, ça renforce notre sécurité et notre autonomie alimentaires et ça contribue à protéger les terres cultivables », expliquent les membres de l’Alliance.
Une vision que partage aussi la population québécoise. Selon le sondage Léger, 87 % des répondants appuient l’idée d’offrir des mesures de soutien financier pour assurer un accès à la terre pour la relève agricole. 71 % d’entre eux appuieraient aussi une mesure visant à pénaliser financièrement des promoteurs qui spéculent sur la valeur des terres agricoles.
« Au Québec, on comprend que la fonction fondamentale d’une terre agricole, c’est de nous nourrir. Tant que des actions politiques cohérentes ne seront pas prises en ce sens, la destruction de notre grand jardin collectif se poursuivra », concluent les membres de SaluTERRE.
Dans les prochaines années, ces derniers comptent mener à bien leur mission en soutenant la mobilisation citoyenne sur le terrain, en ralliant de multiples parties prenantes dans l’élaboration de propositions ambitieuses réfléchies de manière transversale et en collaborant avec les différents paliers de gouvernement pour la mise en place de solutions concrètes et structurantes.
À propos de l’Alliance SaluTERRE
L’Alliance SaluTERRE est une coalition d’organisations membres issues des milieux agricole, environnemental et de l’aménagement, et soutenue par de nombreuses organisations du Québec et un mouvement de société en faveur de la protection des terres agricoles. Notre objectif est de concrétiser des changements à fort impact pour accroître la protection des terres et des activités agricoles en informant la population ainsi que les décideurs de tous les paliers. Pour nous suivre: alliancesaluterre.ca
Aviseur-es de l’Alliance: Fernande Ouellet, agricultrice; Jean Larose, agronome, conseiller stratégique en économie sociale et ex-DG de l’UPA; Patrick Mundler, professeur titulaire à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, Université Laval.
Organisations et personnes en soutien: Arrivage – Circuits courts; Association des marchés publics du Québec; Association pour la santé publique du Québec; Collectif Récolte; Conseil du système alimentaire montréalais; Régénération Canada; Slow Food Montréal; Claire Bolduc, agronome et préfète de la MRC de Témiscamingue; Louis Robert, agronome retraité; Mathieu Maisonneuve, maire de St-Lin-Laurentides.